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vendredi 6 janvier 2012

Entrez dans la ronde ! (Vendredis Intellos)

Pour ce 1er Vendredi Intello de l'année, je vais revenir sur la thématique de la fête et continuer à exploiter ma revue du "Journal des Professionnels de l'Enfance" n°38 (janvier/février2006)
Cette fois ci, je vais me pencher sur un article écrit par Jean-Robert Appell, Educateur de jeunes enfants et directeur de relais assistantes maternelles. Ce article s'intitule:

"Faut-il faire la fête avant 3 ans ?"


Qu'est-ce que  "faire la fête" pour nos tous petits ?

On peut imaginer une ronde, par exemple. Ohhh comme c'est mignon tous ces petits enfants qui tournent en se donnant la main.... Mais qui prend du plaisir à ce moment là ? L'adulte ou l'enfant ?
Faire la fête, comme nous l'avons vu dans mon précédant article des VI, c'est aussi avoir un espace de liberté. 
Pourtant,
"Si spontanément, je dis aux enfants: "On va faire une ronde", alors que ça va être très compliqué pour eux au niveau du corps, du schéma corporel, que va-t-il se passer ? Ils vont avoir besoin de l'adulte. Donner la main à quelqu'un pour faire une ronde, ce n'est pas facile: il faut faire preuve de coordination, comprendre ce que dit l'adulte, ses consignes. Faire une ronde, c'est s'associer à d'autres personnes; comme pour un "accordage" corporel. Et se mettre à tourner dans un sens ou dans l'autre, c'est encore plus dur ! Il faut partir en même temps, s'arrêter ensemble... 
Ces organisations en groupe demandent beaucoup d'interventions de l'adulte. La question de la spontanéité peut nous conduire à réfléchir à celle de l'autonomie de l'enfant. "Faire à la place de l'enfant": beaucoup de manipulations, comme par exemple "Tiens, tu prends la main de untel ?"; et si l'enfant ne le fait pas, on prend les mains de l'enfant pour le faire soi-même ! "

Nous voulons faire plaisir aux enfants, et à vouloir trop bien faire, nous en oublions l'essentiel: l'enfant lui même, qui devient alors passif...
Ces enfants, face à toutes ces consignes, ce côté passif, peuvent "se révolter", et réagir comme ils le peuvent , en entrant en opposition avec l'adulte... Nous sommes bien loin alors de l'esprit de fête initial...
Cette contradiction, on peut la retrouver dans d'autres domaines: on encourage les enfants à applaudir, dire "bravo" à la fin des comptines, puis on leur dit "on se calme" !; lors de spectacles pour enfants, si l'enfant veut se lever pour toucher la marionnette on le somme "assieds-toi ! ne bouge pas !" Alors que le tout petit a au contraire besoin de bouger, de vivre ses expériences par le mouvement.
Et qu'en est-il de ces traditionnelles séances photos dans les bras d'un Père-Noël qui bien souvent terrorise les tous petits...


Ainsi, lors de ces moments festifs, il convient de s'interroger sur ce que nous proposons: les représentations des adultes et des enfants sont bien différentes, et il est important de tenir compte des besoins des enfants, de leurs capacités, de leur niveau de développement afin que ces moments de fêtes restent des moments agréables et ne deviennent pas une contrainte pour les uns et les autres.


Comme bien souvent, on retrouve 2 modes d'éducations qui s'opposent:
-le 1er modèle , traditionnel, qui veut que l'adulte impose, et que l'enfant suive... Ce modèle implique bien souvent un rapport de force, un conflit;
-le 2ème modèle, qui s'inscrit dans une éducation non violente, où l'enfant est respecté en tant qu'individu, où l'adulte est à l'écoute de ses besoins,...


Alors, faites la fête, oui, mais toujours dans le respect de l'enfant !






Retrouvez cet article sur le blog collectif des VI.


vendredi 11 novembre 2011

Des étiquettes pour ranger dans des cases



Non, je ne vais pas vous parler d'une méthode pour bien ranger son bureau !
Je réponds tardivement à Vaallos qui nous parlait des bébés que l'on met dans des cases dès leur plus jeune âge, et de ces personnes que l'on finit par créer à force de vouloir les faire rentrer dans ces fameuses cases.
J'ai mis du temps avant de commencer cet article car il y a en fait tellement de choses à dire sur ce sujet, que j'ignorais par quel bout j'allais commencer...


Je vais donc commencer par vous parler de mon Petit Bonhomme.


Le premier mois de sa naissance, j'en ai entendu des choses à son sujet !
A commencer par l'infirmière de néonat... Elle me dit avec un grand sourire "oh, il a beaucoup pleuré cette nuit", puis en regardant mon Lustucru "Mais je commence  à te connaître, toi, tu es un petit capricieux !" (oui, c'est sûr qu'il faisait des caprices... Il avait 2 jours, était malade, et avait été brutalement séparé de sa maman... pffffff.... Je vous jure, celle là, j'espère ne jamais la recroiser...)


Mon Loulou avait tendance à pleurer en bloquant sa respiration, comme des spasmes du sanglot. Ce qui lui a valu d'être qualifié  d'enfant colérique, ayant du caractère, probablement un enfant qui va être difficile... 
Mon fils était comparé à un autre enfant de mon entourage, réputé pour avoir un fort caractère, et qui pleurait de la même manière étant bébé. (bah oui, tant qu'à ranger bébé dans une case, autant le mettre dans une case où il y a déjà quelqu'un, c'est plus pratique...) A 1 mois, ma belle-mère trouvant qu'il pleurait beaucoup me dit "oh, il aura du caractère" ! Je lui réponds que c'est tout de même un peu tôt pour le dire ! Et voilà qu'elle me répond: "tu verras..." (genre, elle sait plus que moi...grrrrrr)


Bref, je n'ai heureusement pas écouté toutes ces co****ries !


2 mois plus tard, le discours avait totalement changé. Depuis les 3 mois de mon Lustucru, toutes les personnes qui le rencontrent, que ce soient des proches ou des inconnus, me disent qu'ils le trouvent calme, souriant, agréable, gracieux, sympa, un enfant "sur mesure", etc...


Je me demande alors ce qui ce serait passé si j'avais écouté ces co****ries du 1er mois.
Si, dès le départ, je m'étais mise dans l'idée que mon Loulou avait effectivement un fort caractère. Cela nous aurait sans doute placé dans un  rapport de force. J'aurais voulu ignorer ses pleurs, histoire de lui faire comprendre que ce n'est pas lui qui commande, au lieu d'être à son écoute. Ainsi, il ne se serait pas senti rassuré, en sécurité, et aurait sans doute continué à exprimer ses émotions, peut être de manière plus forte encore, rentrant ainsi dans ce rapport de force que j'aurais instauré. En grandissant, il aurait continué à exprimer "son caractère", donnant raison à toutes les mauvaises langues de la première heure. 
J'ai connu de ces mamans, ayant des enfants "difficiles", et expliquant que "heureusement que dès le début elles ont fixé des limites, heureusement qu'elles n'ont pas cédé" ... Mais, et cela n'engage que moi, je ne peux pas m'empêcher de penser que si justement elles avaient été davantage à l'écoute de leur bébé, sans avoir peur de "perdre le pouvoir", elles n'en seraient peut être pas là... (et d'ailleurs, je n'aime pas du tout ce terme de "céder"...)


Cela me fait penser à l'effet Pygmalion, que j'ai mentionné à la fin de cet article pour les Vendredis Intellos.
L'effet Pygmalion est un principe pédagogique qui veut que le regard qu'un enseignant a sur ses élèves peut influencer les résultats scolaires de ceux-ci.
Ainsi, si l'on place un enseignant dans une classe en le prévenant au préalable qu'il s'agit d'une classe difficile, ou au contraire d'une classe ayant de bons résultats, l'enseignant n'agira pas de la même manière. Et les élèves que l'on estimait "bons" dès le départ vont progresser davantage que ceux que l'on jugeait "difficiles".


Si cela est vrai en pédagogie, cela doit certainement être vrai dans notre rapport avec nos enfants.
Imaginez 2 enfants que vous ne connaissez pas. On vous prévient pour l'enfant (a) de faire attention car il a un sale caractère, et pour l'enfant (b), que c'est un enfant adorable.
Comment allez vous réagir quand l'un des enfants va pleurer ? Il y a fort à parier que vous n'aurez pas la même attitude selon si c'est l'enfant (a) ou l'enfant (b) qui pleure. L'enfant (b) bénéficiera probablement d'une meilleure écoute de votre part, alors que pour l'enfant (a), vous lui demanderez peut être "d'arrêter son cinéma"...


Le regard que l'on porte sur un enfant a donc une grande importance, et peut avoir une influence sur son comportement.
Une étiquette peut être néfaste, même si a priori elle semble positive. 
Ainsi, l'enfant qualifié de "fort", n'osera pas exprimer ses émotions, l'enfant "intello" aura la pression de la réussite, l'enfant "dévoué" aura peut être parfois l'impression de jouer un rôle qui n'est pas le sien, etc...


  
Alors, je vous l'accorde, ce n'est pas toujours facile d'éviter de coller ces étiquettes, et souvent les personnes qui le font ne pensent pas à mal.
J'ajouterais même qu'en tant qu'enseignante, c'est très difficile de ne pas catégoriser ainsi les élèves. Les évaluations, les mises ne place "d'aides personnalisées" pour les élèves "en difficulté", les réunions entre collègues, nous font parfois oublier l'enfant qui est derrière l'élève, l'enfant qui progresse  à son rythme, l'enfant qui n'est pas toujours un "élève stéréotypé". Je vous invite d'ailleurs à réfléchir à la notion de "bon" ou de "mauvais" élève ici.


Pour en revenir aux étiquettes que l'on peut coller, parfois inévitablement, sur nos enfants, je pense qu'il faut garder à l'esprit que chaque trait de caractère peut toujours être nuancé,  laissant ainsi une porte ouverte à l'enfant afin qu'il ne se sente pas enfermé dans un rôle.
Ainsi , mon Lustucru est en général plutôt cool, MAIS il sait s'exprimer quand quelque chose ne va pas.


*******


D'une manière générale, l'essentiel est d'être à l'écoute de son enfant, tout simplement. <3



mercredi 12 octobre 2011

C'est mercredi, c'est Montessori ! #4

Avant d'être enceinte, j'ai commencé à réfléchir sur l'éducation que je souhaitais pour mon futur enfant. 
J'ai donc commencé à lire beaucoup sur Internet. 
Mes lectures, ainsi que mon observation de mes élèves (et de leurs parents) m'ont conduit à me questionner sur l'autonomie.


Bizarrement j'ai l'impression que dans notre société, on fonctionne un peu à l'envers ! En effet, on demande au jeune bébé des choses "de grand" (faire ses nuits, se calmer seul sans l'adulte,etc...), on somme les mamans de "couper le cordon" rapidement, pour justement que bébé devienne indépendant, autonome, etc... MAIS, cela ne semble plus choquer autant lorsqu'un enfant de 5-6 ans ne sait pas s'habiller seul...
Après avoir voulu accélérer l'acquisition de l'autonomie des nourrissons, c'est comme si certaines mamans voulaient retenir leur bébé, le faire grandir moins vite... Et ne parlons pas du jour où le bébé est devenu grand, en âge de quitter le foyer parental pour vivre sa vie et que finalement on se rend compte que pour certaines le fameux cordon n'est pas encore coupé... (spécial dédicace à ma belle-mère ;-) )


Forte de ce constat, j'ai fait le choix d'être disponible au maximum pour mon bébé ses premiers mois de vie, puis de l'aider à acquérir son autonomie progressivement, quand il en sera capable.


A ce moment de ma réflexion, je ne connaissais encore de l'approche Montessori que le nom.


C'est donc avec un grand plaisir que je découvre aujourd'hui cette approche.
"Aide-moi à faire seul", telle est la philosophe de la pédagogie Montessori.

Si j'étais convaincue de ce que je voulais, je ne savais pas forcément comment y arriver, et je découvre donc grâce à Montessori des pistes pour aider mon Lustucru dans cette acquisition de l'autonomie.


Pour cela, 2 principes important:


-l'aménagement de l'espace, des outils pour l'adapter à l'enfant.


-l'observation de l'enfant pour lui proposer des choses les plus adaptées à ses capacités/besoins/envie.


La question de l'aménagement de l'espace me paraît importante. Le monde est en effet imaginé par des adultes pour des adultes. Pourtant, les adultes ne sont pas les seuls à y vivre... 
Ainsi, Maria Montessori encourage l'utilisation de meubles et d'outils adaptés à la taille de l'enfant. On connaît tous les petites tables et chaises, mais on pense moins à utiliser des outils adaptés à la taille de leurs petites mains. Par exemple, il est difficile pour un enfant de remplir seul son verre d'eau, mais si on utilise un broc plus petit, et en lui apprenant à l'utiliser, l'enfant sera tout à fait capable de verser seul l'eau dans son verre.


En ce qui concerne l'observation de l'enfant et le respect de son rythme , j'y reviendrai plus tard dans un autre billet (peut-être à l'occasion d'une première participation aux Vendredis Intellos de Madame Déjantée...)




Pour lire ou relire mes précédents billets au sujet de Montessori, c'est iciici et ici !
Et si tu veux toi aussi participer à ce rendez-vous du mercredi, n'hésite pas à me donner le lien de ton article ;-)